Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Un objet provenant du Musée d’art classique de Mougins retiré d’une vente chez Christie’s

La cuirasse en bronze datant de l’époque hellénistique est suspectée d’être liée à un trafic d’antiquités pillées.

Par 

Publié le 27 janvier 2024 à 16h00, modifié le 27 janvier 2024 à 17h59

Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

A gauche, la cuirasse en bronze romaine d’époque hellénistique (300 avant J.-C.) vendue chez Christie’s et, à droite, la même cuirasse (en équilibre sur un coin de table) dans une image extraite des archives de Gianfranco Becchina.

Une cuirasse en bronze romaine datant de l’époque hellénistique (300 avant J.-C.) devait être vendue par Christie’s, mardi 30 janvier, à New York, avec le reste de la collection du Britannique Christian Levett, exposée pendant douze ans au Musée d’art classique de Mougins (Alpes-Maritimes). La maison de ventes de François Pinault l’a pourtant discrètement retirée fin janvier, « dans le cadre de recherches de provenance en cours », justifie, elliptique, cette dernière, contactée par Le Monde.

L’archéologue grec Christos Tsirogiannis, chargé de la lutte contre le trafic d’antiquités auprès de l’Unesco, sait bien pourquoi Christie’s s’est résolu à la retirer : d’après ses recherches, l’objet avait appartenu à Gianfranco Becchina, un antiquaire sicilien installé à Bâle, condamné en 2011 pour trafic d’objets pillés.

En 2007, ce fin limier avait découvert que l’escroc italien avait consigné la cuirasse dans une vente chez Sotheby’s en 1985. A l’époque, la notice ne mentionne aucun détail de provenance. Dans ces années-là, experts, conservateurs et collectionneurs concentrent leur attention sur l’authenticité des œuvres, en oubliant de se préoccuper de leur origine.

Du pain bénit pour les trafiquants qui les mettent aux enchères sans être inquiétés. Les objets pillés repassent ainsi de main en main et acquièrent une virginité au gré des acheteurs successifs. La cuirasse a ainsi atterri dans les collections d’Axel Guttmann, un important acheteur d’armes anciennes, avant d’être revendue en 2010 au collectionneur Christian Levett.

Sans se concerter avec Christos Tsirogiannis, Maurizio Pellegrini et Daniela Rizzo, un couple d’archéologues romains retraités du ministère de la culture italien, retrouvent aussi la trace de la cuirasse dans les archives de Gianfranco Becchina, confisquées par la police en 2002. Le doute surgit aussitôt dans l’esprit du trio : l’objet proviendrait-il d’un pillage comme la grande majorité des objets ayant transité par le sulfureux marchand ? Christie’s n’a pas souhaité confirmer ces informations.

Lire aussi l’enquête : Article réservé à nos abonnés L’Italie réclame au Louvre la restitution de sept objets archéologiques

« La maison de ventes et le collectionneur n’avaient apparemment pas fait toutes les recherches nécessaires, reproche Christos Tsirogiannis. Ils auraient dû interroger les autorités italiennes avant de mettre la collection en vente. » En 2019, Christian Levett avait dû restituer à l’Espagne deux casques en bronze, acquis, eux aussi, dans la vente Axel Guttmann. Une enquête policière avait révélé que cet ensemble avait été pillé sur le site archéologique d’Aranda de Moncayo, à Saragosse (Espagne).

Il vous reste 46.62% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.