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Trafic d’antiquités au Louvre Abu Dhabi : Jean-Luc Martinez et Jean-François Charnier fixés sur leur sort en février 2023

Lors d’une audience devant la chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris, le 4 novembre, l’avocat général a requis la levée de la mise en examen de l’ancien président du Louvre et de l’ex-directeur scientifique de l’agence France Muséums.

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Publié le 04 novembre 2022 à 18h20

Temps de Lecture 2 min.

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Jean-Luc Martinez, lors d’une conférence de presse, en novembre 2017, au Louvre Abu Dhabi.

En juillet, la révélation de leur mise en examen dans l’affaire du Louvre Abu Dhabi avait percuté la carrière de Jean-Luc Martinez, ancien président du Louvre devenu ambassadeur thématique, et celle de Jean-François Charnier, ancien directeur scientifique de l’agence France Muséums (AFM), débarqué en août de son poste de responsable culture et patrimoine au sein de l’agence Afalula, l’agence française pour le développement du site saoudien Al-Ula. Le conservateur et l’archéologue sont suspectés de négligence, voire de complicité, dans l’achat de sept objets d’art égyptien de provenance douteuse, pour une valeur totale de 50 millions d’euros.

Le vent pourrait désormais tourner en leur faveur. Lors d’une audience, vendredi 4 novembre, devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris, au cours de laquelle leurs avocats respectifs, François Artuphel et Corinne Hershkovitch, ont présenté des arguments soulignant l’absence d’indices graves et concordants, l’avocat général a requis oralement l’annulation de leur mise en examen. Le délibéré est attendu le 3 février 2023.

Passé le choc de la garde à vue, avec questions en rafale et menottes, Jean-Luc Martinez et Jean-François Charnier se sont, chacun de leur côté, plongés dans leurs archives pour exhumer des documents laissés de côté par les policiers de l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) pour demander une nullité de leur mise en examen. Cette nouvelle lecture de la procédure nuance le portrait dressé par les procès-verbaux que Le Monde a pu consulter, laissant apparaître des différences notables entre les éléments du dossier et l’interprétation qu’en ont faite les enquêteurs.

Dans un courriel en date du 16 février 2015, Jean-François Charnier avertit, par exemple, son équipe de ses doutes concernant deux objets aujourd’hui incriminés, un hippopotame en faïence bleue, pour lequel il craint de ne pas disposer in fine de documents de provenance, et une sculpture en bronze d’Isis lactans, pour laquelle il réclame un avis technique complémentaire à celui du Louvre. C’est encore lui qui adresse une note, le 11 octobre 2016, à ses supérieurs pour leur enjoindre de contacter les autorités égyptiennes avant l’achat d’une stèle de Toutankhamon.

Eléments à décharge

Ces éléments à décharge permettent, à tout le moins, de brosser un tableau plus complexe, nettoyé du risque de réécrire l’histoire à la lumière de la connaissance d’un trafic. Jean-Luc Martinez n’a ainsi eu vent des doutes émis par l’égyptologue Marc Gabolde au sujet de la stèle de Toutankhamon qu’en 2019, soit trois ans après son achat. Il ne pouvait dès lors pas évoquer ces réserves lors de la commission d’acquisition de 2016. Il n’a jamais été en copie de l’instruction des dossiers d’acquisition, qui ne relevait pas de ses fonctions.

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